La Chevelure (Charles Baudelaire)
A la première lecture de ce poème, un visage. Celui de Jeanne Duval ? Impossible à dire. Mais ce qui se dégage de cette vision c'est beaucoup de sensualité, une forme d'attrait et de séduction quasi mystique dans un décor très fortement teinté d'exotisme. On ne peut que rester nostalgique de cette vision... Spleen (Charles Baudelaire) La condition humaine résumée en un mot. L'angoisse d'exister, de ne plus exister... Tout est dit. L'irrémédiable (Charles Baudelaire) Réfléchir, travailler sur les emblèmes, les symboles de l'existence... L'idée de chute... Lente mais irrémédiable... Qui s'impose dans sa superbe, naturellement. Ici l'empreinte sonore d'Erik Satie fait référence à des visions empruntées à Edgar Poe et à Quincey. Et cela donne un moment de poésique en suspension qui avec son ostinato au piano, ne finit probablement jamais... Une charogne (Charles Baudelaire) Une charogne, c'est un "chronomètre". C'est le temps qui passe. C'est la première vision qui vient à l'esprit. Il fallait donc traduire ce condensé de vie humaine avec quelques notes. Pour enfin sortir du sentiment "d'horreur" qu'à toujours laissé cet écrit. Dans musique composée, on y entend de l'orgue, un air d'Opéra, et le "style" Baroque comme pour illustrer l'éclat puis la déchéance . Le piano et l'orchestre occupent la place centrale. Avec Michel Mélin. Et cela donne un moment de Poésique qui ne manque jamais de laisser songeur... Vous pouvez vous procurer certaines de ces œuvres ici.
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Les Fleurs du Mal (Charles Baudelaire) Prologue Il y a d'abord cet appel de Michel Mélin en janvier 2010. Ce défi à relever, ce pari insensé à tenir : s'attaquer aux Fleurs du Mal de Charles Baudelaire... Quelques mois plus tard des musiques verront le jour mais... Il y avait toujours un sentiment bizarre, de l'amertume, l'impression de n'être pas allé assez loin. Que tout n'avait pas été dit. Qu'il restait encore une part d'inconnu à découvrir... Arnaud Zeller et Michel Mélin se sont remis au travail après une longue pause avec cette fois-ci encore plus de rêve, d'illumination, de voyage. De tout ce qui a été écrit et enregistré, tout n'a pas été retenu. Impossible. Quelques pépites ont d'ailleurs été précieusement conservées. Mais tout ce qui a été fixé dans cette oeuvre est "Nouveau". C'est une approche qui se veut la plus fidèle de ce qu'à voulu transmettre le grand Charles. mais le mieux c'est encore d'écouter, tranquillement, ce qui a été réalisé. Le dépaysement est d'après les premiers avis, immédiat... Total... Charles-Pierre Baudelaire est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821 et mort dans la même ville le 31 août 1867 (à 46 ans).
Nourri de romantisme, tourné vers le classicisme, à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme, chantre de la « modernité », il occupe une place considérable parmi les poètes français pour un recueil certes bref au regard de l'œuvre de son contemporain Hugo mais qu'il aura façonné sa vie durant : Les Fleurs du mal. Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité. Ainsi Baudelaire a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur fugitif et l'idéal inaccessible (À une passante), la violence et la volupté (Une martyre), mais aussi entre le poète et son lecteur (« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ») et même entre les artistes à travers les âges. Outre des poèmes graves (Semper Eadem) ou scandaleux (Delphine et Hippolyte), il a exprimé la mélancolie (Mœsta et errabunda), l'horreur (Une charogne) et l'envie d'ailleurs (L'Invitation au voyage) à travers l'exotisme. Moins de deux mois après leur parution, Les Fleurs du mal sont poursuivies pour « offense à la morale religieuse » et « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Seul ce dernier chef d'inculpation sera retenu. Baudelaire est condamné à une forte amende de trois cents francs, réduite à cinquante par suite d'une intervention de l'impératrice Eugénie. Une première demande en révision du jugement de 1857, introduite en 1929 par Louis Barthou, alors ministre de la Justice, ne put aboutir faute de procédure adaptée. La révision du Jugement pour Les Fleurs du Mal, est accordée le 31 mai 1949 par la Chambre criminelle de la Cour de cassation. Dans ses attendus, la Cour énonce que : « les poèmes faisant l’objet de la prévention ne renferment aucun terme obscène ou même grossier et ne dépassent pas, en leur forme expressive, les libertés permises à l’artiste ; que si certaines peintures ont pu, par leur originalité, alarmer quelques esprits à l’époque de la première publication des Fleurs du Mal et apparaître aux premiers juges comme offensant les bonnes mœurs, une telle appréciation ne s’attachant qu’à l’interprétation réaliste de ces poèmes et négligeant leur sens symbolique, s’est révélée de caractère arbitraire ; qu’elle n’a été ratifiée ni par l’opinion publique, ni par le jugement des lettrés ». |